Hommage à toi l'ami de mon père!

Sentiment d’insécurité, de peur, d’angoisse, de malaise, de mal être, que l’on ne peut contrôler et qui survient chez certains lors d’une mise en situation particulière, inhabituelle, telle qu’un examen oral, avant une opération ou de monter dans un manège à sensation forte ; ce phénomène, pour d’autres, peut être poussé à l’extrême , l’anxiété devient constante, elle est alors envahissante, étouffante, elle n’est plus seulement une partie de l’individu mais devient l’individu tout entier, qu’elle annihile en en prenant possession.

Je ne sais si on pouvait dire de lui qu’il faisait parti de cette catégorie de personnes mais il avait tous les symptômes d’un hyper anxieux.

Il avait pourtant travaillé pour une grande entreprise de chaussures dans laquelle il avait un poste à responsabilités. Ses relations avec les employés avaient toujours été agréables ; il était même directeur d’une association luttant contre l’exclusion.

Il est vrai que toutes ces occupations ne lui laissaient pas beaucoup de temps pour sa vie privée, mais il en avait besoin. Le travail était une DROGUE, sans laquelle il pensait ne pouvoir survivre, jusqu’au jour où…

Ce 20/02/2002, l’entreprise dans laquelle il travaillait due déposer son bilan et licencier l’ensemble du personnel.

Ce jour là, Hervé, bien que faisant pour la dernière fois le trajet qu’il faisait tous les jours depuis maintenant 30 ans, ne se rendait pas encore compte de cela, comme s’il n’avait pas été concerné.

1 an plus tard ….

Hervé est chez lui, un whisky à la main. Il vient de se retirer de son association. Le regard des gens n’était plus le même face à sa nouvelle situation ; il lui était devenu insupportable de le soutenir.
Il regarde son armoire, quasiment vide. Seuls ses vêtements sont encore là. Sa femme s’est trouvée rapidement un amant . Le voir ainsi traîner en savates et tourner en rond à se lamenter chez  elle  l’avait exécrée. Tels étaient les propos qu’elle avait tenu en quittant la maison.

Hervé, seul, avec son verre de whisky, ne voulait plus affronter le regard des gens. Sa BOISSON, elle, au moins, ne pouvait le regarder de travers, lui faire des reproches, le juger. NON. Elle n’était qu’une alliée, douce et réconfortante. Qu’il était bon être ivre et ne se rappeler, en ces moments, que les joies passées…, sentir cette anxiété parasitaire s’évaporer au fond de ce petit, tout petit, verre d’alcool !

Hervé, dans ces moments là, était heureux ; seul, mais heureux…

Heureux .... si ce n’est ces quelques larmes qu’il avait, toujours, au fond des yeux… Hervé n'est plus depuis hier soir ...(tristesse..)

Repose en paix tonton Hervé ...je t'adore!

Ecrit par LSR, le Lundi 2 Février 2004, 10:52 dans la rubrique "".