Ne pas penser à soi

Un espoir permanent et total. Mais jamais la pénible exigence de celui qui considère l'autre comme lui appartenant, et voué à ses diverses satisfactions.

Posséder, mais laisser entièrement libre.Reconnaître sa totale dépendance, par rapport à quoi que ce soit, mais grandir indépendamment d'une inféodation honteuse.Autrement qu'avec l'alcool, les idées que l'on arbore habituellement, sans vouloir ni pouvoir en changer.Vivre la beauté d'un ensemble de sentiments, et ne pas contrarier les clichés du temps, ou de personnalités que l'on aime et que l'on admire.Etre reposant, non heurté et obsessionnel.

Goûter chaque chose, dans l'élégance et la joie ; ne pas les considérer comme faisant partie de son ordinaire, une sorte de repas comme les autres.

Considérer que toute caresse, toute gentillesse, est un cadeau que l'on ne mérite pas ; qui apporte sa lumière et sa joie, mais n'est en rien dû, dans le cadre d'un contrat implicite aux multiples clauses.Ne se livrer à aucune bouderie, torture pitoyable des représailles.S'attacher à offrir le meilleur.Ne pas tellement penser à soi.

Se considérer et de vivre non comme Kaïn, assassin et tortionnaire, au centre, mais semblable à Hevel, artiste plus vulnérable, qui se considère « en plus », et estime n'avoir aucun droit.Et si je dois être tué, comme lui, en pur caprice, je l'accepte avec joie.

phil.

Ecrit par Philsam, le Samedi 8 Novembre 2003, 17:13 dans la rubrique "".